Il y a 3 mois, je bouclais mes valises pour le grand départ...
Aujourd'hui, je fais à nouveau mes bagages pour Dakar, après une semaine de vacances en France. Il s'en est tellement passé ces 3 derniers mois que j'ai l'impression d'avoir vieilli d'un an!
Je rentre donc ce soir sur ma terre d'adoption pour 4 petites semaines, et serai de retour en France le 29 mai prochain, en vue de la communion de mon frère Baptiste, qui aura lieu le 2 juin et qui sera l'occasion de réunir toute la famille. Il me tarde déjà d'être de retour!
Comme j'ai coutume de le faire chaque mois, petit point sur mon "aventure"...
Eh bien je vous dirai très honnêtement que ma vie française commence à sérieusement me manquer. Et ce d'autant plus après de telles vacances!
Certes, le Sénégal est un pays riche en couleurs, en odeurs, en musiques... Les gens sont très accueillants, je peux d'ailleurs le voir au quotidien avec la famille de mon amie Dieynaba, qui m'ouvre toutes ses portes avec un plaisir manifeste!
Mais il faut aussi malheureusement savoir composer avec la pauvreté, la saleté, et l'insécurité ambiantes.
Je crois que je ne me ferai jamais au contraste économique que le Sénégal nous montre. Pauvres et riches se côtoient, et certaines situations me "piquent les yeux", comme par exemple sur la route, où les Hummer roulent aux côtés de pauvres gens à dos d'âne ou de cheval.
Vous me direz, c'est un peu partout pareil... Peut-être, mais pour avoir pas mal voyagé, je n'avais jamais ressenti un tel fossé dans une population qui se partage le même quotidien.
Autre chose qui me "choque": le Sénégal est un chantier géant! Dans un pays où le revenu mensuel moyen est d'environ 60.000FCFA (90€), les immeubles fleurissent... Et restent quasi vides, voire inachevés pour la plupart!
Je me pose tous les jours la question: qui finance tout ça?! Personne ne m'a encore fourni de réponse concrète...
Outre la "
pollution visuelle" que tous ses immeubles en construction occasionnent, c'est un fait, le Sénégal est
sale. Et c'est vraiment dommage.
Le long des routes, d'immenses "décharges sauvages" pullulent; les plages sont juchées de pneus, de chaises cassées... Et de magnifiques villes comme St Louis deviennent des poubelles géantes! Parfois j'ai envie de hurler aux habitants qu'ils gâchent tout! Un peu de savoir-vivre pourrait rendre le pays tellement plus agréable...
Enfin, dernier aspect des difficultés quotidiennes: l'insécurité. Ici, pas de fenêtre sans barreaux, pas de maison sans gardien, pas d'armoire sans clé.
Et quand on est blanc, c'est pire... Pour ma part, je ne sors jamais seule, et surtout je ne prends que le strict minimum sur moi, "au cas où". J'ai déjà eu deux mésaventures, heureusement pas graves, mais cela m'a rendu méfiante et je l'avoue, un peu casanière...
Bon il n'est pas question de faire le procès du Sénégal, je vous rassure! Cela reste un pays accueillant, où la culture est riche et pleine de gaieté, et où, quand on sait faire abstraction des points cités ci-dessus, il fait bon vivre.
Certaines choses me manqueront bien évidemment à mon retour, mais n'est-ce pas ce qui fait la richesse d'une telle expérience...?